Et un thé au vrai-argent, un !

Pour la première fois, Ahès passe la porte du Café Philosophique. Elle s'arrête sur le pas de la porte et regarde un moment la disposition des lieux. Puis elle se dirige vers le comptoir.

"Bonjour, je viens pour goûter un thé qui fait votre réputation dans tout Taorn ! Y'a quelqu'un ? Sire Kandler vous êtes là ?"

L'elfe attend patiemment au comptoir que quelqu'un arrive.

*Jesban sortit la tête du comptoir. Il semblait étrangement serein. Ses traits habituellement fatigués semblaient s'être radoucis.

Jesban : Ha Dame Ahès! Heureux de vous voir dans mon Café. Enfin, ce ne sera plus mon café avant longtemps; je suis victime de mon élection.

Dame Lydia va vous servir ce thé délicieux. C'est véritablement savoureux. Vous ne le regretterez pas. Voulez-vous asseoir un instant et bavarder en ma compagnie en attendant que le thé soit près?

Jesban Kandler

L'elfe sourit au nouveau échevin des commerces et des jeux.

"Bien sur ! Si je suis venu prendre un thé c'est aussi pour prendre le temps de le boire, et sans doute accompagnée."

Elle prend place à une table avec Jesban.

"Je vous félicite pour votre victoire au fait, j'ai voté pour vous, même si vous accordez trop d'importance au loisirs, mais je sais que vous êtes quelqu'un qui écouterait les gens concerné par votre politique au moins. Vous ne leur direz sans doute pas oui à chaque fois, mais au moins vous les écouterez, enfin je l'espère..."

Elle a un petit sourire en coin.

*Jesban sourit.

Jesban : Merci de votre vote. En effet, ma porte est toujours ouverte. Il est même très important que les commerçants me donnent leurs avis sur les mesures à entreprendre. Il est vrai que la décision finale ne me revient pas toujours. Myriem, en tant que Gouverneure, a souvent le dernier mot. Mon travail est néanmoins de lui dresser un portrait clair des avantages et inconvénients des mesures économiques proposées.

Jesban fait mine de réfléchir.

Jesban : Tenez, commençons tout de suite. Vous serez ma première conseillère sur un point que j'avais mis à mon programme. Vous êtes commerçante et avez un bel atelier. Que pensez-vous du Chantier publique de Taorn et d'une éventuelle réouverture ?

Jesban Kandler

Ayant entendu l'entrée de la dame elfe, discrete comme toujours lydia s'est dirigée vers sa cuisine pour préparer le dit thé. quelques minutes plus tard alors que la conversation s'est engagée avec messire Kandler elle s'approche et dépose devant l'elfe un plateau.

Sur ce dernier une théière bouillante dont les éffluves emplissent agréablement l'atmosphère, une tasse ouvragée a été posée à côté ainsi qu'une petit pot empli de morceaux de sucre roux.

- tenez ma dame, voici un thé au vrai argent, servi comme il se doit a la température idéale et au dosage précis. Vous m'en direz des nouvelles.

L'elfe aller pour répondre à l'échevin lorsque Lydia vient lui apporter sa commande. Elle lui sourit.

"Merci ma dame, je ne suis pas une habituée du thé, mais on m'a dit que qui n'avait pas goûté le thé au vrai argent, ne savait pas ce qu'était un véritable thé."

Elle incline la tête légèrement en signe de remerciement, puis porte la tasse à ses lèvres, souffle dessus machinalement avant de boire la première gorgée.

"Hmmmm... exquis."

Puis elle repose la tasse et reporte son attention sur Jesban...

"Donc vous disiez ? ah oui la réouverture des Chantiers..."

Léger froncement de sourcil.

"Si je n'avais pas été directement en concurrence, je vous aurez dis que cela était forcément nécessaire surtout en cette période. Maintenant cela aurait était un avis à la fois feint d'objectivité mais surtout sans lien avec la réalité de ce domaine... Il me suffit de vous dresser un portrait de la situation pour la charpenterie à Taorn."

Elle souri en coin.

"Depuis un mois, la seule chose qui sort d'un atelier de charpenterie taornais ce sont des charettes... une par semaine à peine, selon que la Foire a les possibilités d'en acheter ou non.

Autant dire que si les Chantiers rouvraient, la Foire se verait dans l'obligation de leur acheter aussi... et alors là... Taorn ne construit plus, que ce soit ses habitants ou son gouvernement. Ce n'est pas une critique hein, le gouvernement à d'autre priorité budgétaire pour l'instant que de construire à tout va. Seulement comme je l'ai déjà dis et redis à ses représentants, mon atelier sera toujours ouvert aux discussions et aux accords avec la Cité, y compris sur les prix. En conclusion, pour l'instant un seul atelier de charpenterie est amplement suffisant pour les besoins de Taorn à mon sens. Et si jamais la Cité se lance dans de nouveau projet de construction, alors une collaboration entre les Chantiers et les éventuels ateliers privés serait à mon sens la meilleure chose. Les Chantiers de Taorn pour diriger les projets, les ateliers privés pour apporter leur connaissance et leur capacité de travail supplémentaire."

Elle reprend un peu de thé avant que celui ne soit froid.

*Jesban ne semble pas très convaincu. C'est avec sa diplomatie habituelle qu'il répond à la commerçante.

Jesban : Je ne suis pas certain que le Chantier publique serait en concurrence avec votre commerce. Mais, il est vrai que les choses ont bien changé... cela en fait peut-être parti aussi.

Quoiqu'il en soit, j'ai personnellement toujuors perçu le chantier publique comme étant une organsiation suppléant aux gros travaux d'intérêt publique. Par exemple, la reconstruction du port.

Je vois mal le chantier se mettre à construire des charettes ou autres statues et fontaines pour les groupes. S'il y a réouverture du chantier, se serait plutôt pour la consolidation ds fortifications de la ville et n'aurait probablement pas le temps ni l'énergie d'occuper le marché privé actuel. Et cela ne m'apparaît de toute façon pas dans son mandat.

La difficulté de confier les travaux publiques aux ateliers privés n'est pas une question de compétence des charpentiers, maçons et autres travailleurs, mais plutôt de contrôle de la production et de la qualité. C'est très difficile de confier travaux publiques, pour le bien de l'ensemble des citoyens, à quelqu'un qui n'a pas à subir de contrôle particulier. La ville est cliente et non dirigeante.

D'autre part, je ne vois pas votre intérêt à désirer un contrat publique dans le contexte actuel. Votre atelier est le seul digne de ce nom à Taorn. En tant que commerce, votre but est, normalement, de réaliser un gain qui vous est profitable. Or, et c'est justifié par l'Ost, le gouvernement est dans une phase de compression des prix. Il ne sera guère en mesure de vous apporter un bénéfice important en tant que client. Surtout si celui-ci sait pouvoir produire lui-même à moindre coût. Et comme les besoins du gouvernement sont énormes, vous risquez de laisser passer des opportunités en or, parce que tous vos efforts sont employés sur un chantier publique peu lucratif. Le seul véritable avantage est une stabilité long terme, mais cela pose certains risques dont l'abandon du marché privé et une rentabilité plus faible. Sans compter que la Foire n'achètera plus vos charettes puisque vous bénéficierez de l'appui gouvernemental à un autre niveau.

Cela dit j'aimerais bien que vous développiez votre idée sur la collaboration de projets de construction entre les ateliers et le chantier publique.

Jesban Kandler

L'elfe sourit, bien que surprise par les propos de l'échevin.

"Alors c'est ainsi que vous concevez les artisans ? Des gens assoifés de bénéfices à tout prix ? Et bien, me serais-je tromper à ce point sur vous sire Kandler ?"

Elle esquisse un sourire ironique puis poursuit.

"Pour mon atelier, je différencie ma clientèle privé, de la Cité et du Chapître. C'est un choix que j'ai fait dès le début et auquel je me tiendrais. Sachez aussi que si les évènements n'avait pas tourné ainsi, à l'hereu actuelle je serais avec sire disthène à diriger les travaux de la route menant à Nareïm, en tout cas pour la parti taornaise de cet énorme chantier. C'est avant pour cela que Disthène a bien voulu me former. Alors ces histoires de prix, de coût pour la cité... J'aurais demandé pour mes employés la même chose que l'aurait fait les Chantiers, à savoir un salaire de 5 sonnantes hebdomadaire comme dans le reste des commerces publics. Rien de plus, rien de moins. Donc vous voyez que les coût auraient été les mêmes, malré que le chantier soit dirigé par un atelier privé.

Quant à l'excuse du contrôle... Pensez-vous que si je travaille sur une commande pour la Cité je n'accepte pas en contrepartie une collaboration assidue entre moi et l'échevin en charge du projet, sur la qualité, l'organisation ?

Mon atelier a été fait pour accompagner le Chapître des Rangers dans ses projets, ensuite pour le projet de route vers Nareïm et donc de service pour Taorn, et enfin pour la clientèle privée, les groupes... Et je m'y tiendrais jusqu'à ce qu'on me dise que mon atelier n'a pas à aider la Cité, dans ce cas, non seulement je serais déçue par cette marque de peu de confiance de la Cité envers moi, mais surtout envers ce que sont les Rangers de Taorn, car par mon atelier je les repésente dans le domaine de la construction, mais en plus je me verrais dans l'obligation de devenir une assoiffée de richesses, comme vous semblez voir les artisans de Taorn."

Ahès a un petit sourire sarcastique.

"Un bon artisan, aime avant tout son métier maître Kandler, comme un érudit aime augmenter son savoir, je sers les Rangers et la Cité avant de servir les groupes.

Et pour en revenir au coût, l'avantages de confier des chantiers ponctuels de la Cité à des ateliers privés quand ils existent, c'est justement de baisser les coûts. Vous ne rémunérez ainsi un chantier que lorsqu'il existe, alors que les Chantiers de Taorn s'ils sont réouverts, le seront de manière permanente, peu importe l'activité, donc des salaires chaque semaine. Et pour l'instant, je n'ai pas entendu la Cité dire qu'elle allait relancé les constructions, je ne suis pas sur qu'elle en ait les moyens pour l'instant avec toutes les autres dépenses en matériel et en formation auxquelles elles doit faire face actuellement... mais peut être que je me trompe et que je ne suis pas bien informée."

Elle termine tranquillement son thé au vrai argent.

"Délicieux..."

*Le regard de Jesban s'illumine aux propos d'Ahès. Visiblement le hobbit a atteint son but. Il laisse l'elfe s'exprimer, un sourire en coin.

Jesban : Vous confondez Dame Ahès. J'ai un grand respect pour les artisans et les commerçants. Et je sais très bien que certains recherchent autre chose que le profit. N'êtes-vous pas ici-même dans un lieu qui ne garde pas une sonnante à ses propres fins ? N'interprêtez pas trop hâtivement mes propos.

Votre sourde indignation est très éloquente quant à vos motivations réelles. Vous excuserez mon élémentaire prudence, mais trop souvent le but du commerce est pécunier. C'est propre au système de concurrence commerciale actuellement en place. J'ai connu en mon temps nombre de "rapaces" dont mon premier employeur. Mais j'ai suffisament de jugement pour ne pas généraliser hâtivement sur la base d'un individu.

*Jesban marque une pause. En animateur d'expérience, Jesban prend le temps de bien articuler son discours.

Jesban: Avant de poursuivre cette discussion, je veux rappeler une chose. Je n'ai pas arrêter de position particulière, conséquememnt, je ne sors donc pas des excuses, mais des arguments. Mon rôle comme conseiller est d'écouter, tester et finalement prendre position. Ensuite je réfère à la Gouverneure pour qu'elle prenne la décision. C'est ce que je fais, j'explore les différentes options afin de monter un dossier sur les Chantiers publiques de Taorn. Je vous consulte étant donné votre position privilégiée dans le secteur. Votre idée est tout ce qu'il y a de crédible, mais je ne ferais pas mon travail si je ne jouais pas les détracteurs.

Bien, reprenons. D'accord pour les coûts. Ce serait au coût coutant. C'est effectivement difficile de faire moins cher. Sauf que vous êtes le seul atelier privé de la ville. Qui alors serait en mesure de répondre aux demandes du marché privé ? Ou aux éventuels besoins du Chapitre à supposer que la cité accapare votre atelier à lui seul ?

Autre question, quel avantage retire la ville de céder le contrat à un atelier privé ? Pourquoi ne pas étatiser votre atelier plutôt ? Ou le fermer pour que l'on recrute vos gens sur les chantiers publiques ? Ce sont d'autres voies possibles, qui seraient plus facilement défendables devant Myriem à mon avis. Notre Gouverneure garde un oeil sévère sur le budget et tient en haute estime les commerces d'État.

Par ailleurs, je ne vois pas l'utilité d'ouvrir le chantier de façon permanente. Ceci est très flexible je pense. Nous avons le loisir de l'ouvrir uniquement pour des projets publiques d'envergure. Aucune décision n'est prise par rapport au Chantier publique. Je me contente d'appliquer mon programme électoral et d'étudier la pertinence des chantiers publiques. Et vous avez raison, je ne vous cacherai pas que la solidité financière de la ville constitue un argument massu. De cela peut dépendre bien des projets à venir.

Jesban Kandler

L'elfe lève les yeux au plafond.

"Etatiser mon atelier ? Vous plaisantez ? J'ai ouvert l'atelier au départ pour participer aux projets du Chapître, ensuite pour la Cité, et enfin pour les autres groupes.

Si je le ferme pour rejoindre les Chantiers de Taorn, comment pourrais-je continuer à aider les Rangers lorsqu'ils en ont besoin comme j'en ai fait la promesse lors de mon acceptation au sein du Chapître ?"

Dans le regard d'Ahès Jesban peut entendre l'elfe lui dire : vous voyez l'inapplicabilité de vos propositions ?

"Ensuite, pour ce qui est du service aux autres groupes et au Chapître surtout, en cas de gros chantier pour la cité. Je ne pense pas me tromper en disant que les Chapîtres sauront s'effacer en cas de projet primordial pour la Cité, et patienter. Quant aux autres groupes... C'est ainsi que fonctionne un atelier, il accepte des projets et les fait aboutir les un sà la suite des autres. J'ai déjà fonctionner ainsi et je continuerais de le faire. J'honnore toujours mes contrats et je ne cache jamais rien aux clients. Ils viennent me voir, on discute du projet, puis des délais et du prix et on s'y tient. Et si jamais quelque d'urgent subvient, pour la Cité, et bien je pense que les repsonsables de groupe pour qui je travaille auront la présence d'esprit de rediscuter des délais. Et si ce n'est pas le cas, que voulez vous, les aléas de la vie d'artisan..."

Elle sourit.

"Par contre, si les Chantiers une fois rouvert débauchent mes employés... sachez que je n'y opposerai certainement pas. Simplement moi je ne quitterai pas mon atelier. Et un ouverture temporaire des Chantiers pour diriger les grands projets de Taorn, cela me convient aussi et n'est surement pas incompatible avec une collaboration avec mon atelier, sans débaucher mes employés de surcroit..."

Elle laisse échaper un petit rire cristallin.

"Honnêtement, je crois savoir que sire Wiek travaille déjà pour la cité dans un des commerces publics, et qu'il pourrait à ce titre occuper ce poste temporaire de reponsable des Chantiers de Taorn, la variation de salaire due à la réouverture des Chantiers ne serait alors pas importante, si vous obtez pour un partenariat entre les commerces privés et les Chantiers, avec à la tête des projets, le reponsables des Chantiers... C'est sans doute ce qui en écoutant vos arguments sur le contrôle des projets par la Cité, satisferait tout le monde."

Dame Lydia aprs avoir gouté aux compliment de la demoiselle Ahes s'en retourne travailler a astiquer son comptoir et a surveiller les ragouts qui mijotent pour les clients venus manger.